De la vertu de la prière.

« Je t’appelle ce soir.
– Je peux pas j’ai prière. »
Alors, ça ou piscine et poney, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Sérieusement. On parle de ton expulsion, là. Dans quelques jours tu te retrouves à la porte. Et tu ne peux pas passer un coup de fil parce que tu as rencard avec ton dieu.
Est-ce que ton pote imaginaire t’a déjà matériellement filé un coup de main ? Est-ce qu’il t’a déjà invité à dîner ? Genre, rien, une soupe et un bout de fromage. Il t’a déjà fait ça ? Non ? Tu vois je ne suis pas surpris. J’ai pas d’exemple sous la main qu’il ait un jour fait ça dans les 20 derniers siècles. D’une source fiable. Genre, une source religieuse et une source profane. En tout cas il n’a jamais intercédé auprès des établissements HLM, je te garantis qu’on l’aurait su. Ceux qui te demandent de prier sont des gens qui veulent que surtout tu n’agisses pas. Des fois que tu te sortes du trou. Ton pasteur, il a pas été condamné comme marchand de sommeil, des fois ? Si, hein ? Ben tu vois ça m’étonne pas. Tu vois, ton dieu il a tout le temps pour t’écouter. Moi je bosse et je peux pas t’appeler pendant les heures de bureau. Alors si pendant les autres heures tu as génuflexion, tu vois je vais pas pouvoir te filer un coup de main. Mais si dieu peut te signer un bail, moi je dis très bien, hein, ça m’évite des emmerdes. Écoute, je te laisse je te souhaite bonne chance, j’ai soupe populaire à distribuer.