Elle est venue me voir, elle m’a dit : « Est-ce que ça te dérangerait, enfin je comprendrai que tu ne puisses pas, mais enfin, tu voudrais jouer le Messie à la Madeleine ? – Le Messie, le Messie… de Haendel ? À la Madeleine, comme l’église de la Madeleine ? Paris ? – C’est ça, oui, avec 500 choristes. – Tu crois vraiment que je peux dire non ? » Et me voilà dans l’aventure Venite Cantemus. Le concert est dans trois semaines, la partition arrivera dans 2 semaines, le lundi pour le samedi. Je répète le soir, en pizzicati (sans archet, en pinçant les cordes comme un guitariste), dans un coin de mon séjour pour ne pas réveiller mes jeunes enfants, et pour ne pas ajouter un problème de voisinage dans l’immeuble. Cela donne un côté petit enfant qui lit la nuit en cachette sous les couvertures avec une lampe de poche. Je parcours la pièce. Déjà je me concentre sur la partition, néanmoins ma mémoire me joue des tours : il y a un tube, quelque chose d’archi connu dans le Messie… Qu’est-ce que c’est, déjà ? Pas moyen de mettre le doigt dessus, et j’en suis aux 2/3… Je l’ai peut-être raté, pourtant j’ai fait gaffe et je suis sur la partie de 1er violon, je devrai le voir passer, le tube…Taa ta tada. Tiens, ça me dit quelque chose. Taa ta tada. Hum, oui, on dirait bien… bla blabla blabla blabla tsoin pouêt. Moui, mouof. Taa ta tada. Tiens, ça recommence. Taa ta tada. Tata tada. Tata tada. Halle lujah… Oh pétard je l’ai. HALLELUJAH ! HALLELUJAH ! Chérie, chérie ! On le connaît, en fait, le Messie ! On ne connaît même que ça. Comment j’ai pu oublier, tête d’ampoule ! C’est l’Alléluia ! C’est l’Alléluia ! Je vais jouer l’Alléluia avec 500 choristes ! Y’a du crin qui va voler, de la colophane en nuages, on joue l’Alléluia !
Bon, cette nuit-là, je n’ai pas vraiment dormi.
Les délais sont serrés, la pièce est immense, j’oublie le lendemain ce que j’apprends la veille. L’utilité de mon travail réside surtout dans le repérage des traits et la notation de tout ce qu’on rencontre comme blagues sur la partition, là un bémol qui vient naturellement au lieu d’un bécarre, ici un changement de position à anticiper, et là encore une cassure dans la montée. Je note le plus de choses possibles, je sais que j’oublierai tout ce jour-là. On ne sort pas de plusieurs années d’orchestre sans avoir appris quelques bricoles sur le fonctionnement de soi-même. Je me couche tard, je me lève tôt. J’ai l’adrénaline qui monte chaque jour un peu, le regard chaque jour un peu perdu. J’appelle ma sœur, violoniste amateur comme moi, mais ancienne élève du Conservatoire. Elle me siffle sa fierté : hey, jouer à la Madeleine, le Messie de surcroît, c’est une occasion à ne pas rater. Et puis, c’est du baroque, ce n’est pas très technique, ça se joue à la limite en déchiffrage. On se débrouillera pour la vie quotidienne ces quelques jours, mais tous, on sait que c’est un événement très fort pour un amateur, une chance inouïe. Je remercie tous mes proches de leur indéfectible soutien et de leur aide précieuse : certains avaient aussi des échéances capitales, mais on y a tous mis du sien. J’écoute différentes versions. Certains passages me sont aisés, pour d’autres je blêmis. Il y a des traits vraiment, vraiment rapides. Et techniques. Tu m’as eu, frangine.
La veille du concert, je prépare mes affaires. Et je scotche ma partition. Je ne sais pas comment ça se passe chez les pros, mais chez les amateurs c’est toujours comme ça : on te file, au mieux, des feuilles volantes. Là, j’ai dû les imprimer moi-même. Mais c’est le jeu, les partitions coûtent cher et comme on les annote, on travaille sur des copies. Je me rappelle de certaines photocopies de photocopies annotées de photocopies qui m’ont été fournies, on ne lisait pas les notes, on les devinait. J’ai même vu un alto secrètement les lire avec une boule de cristal. Ce coup-ci, c’est du luxe : partitions annotées scannées. Mais il faut faire la reliure. Pour des raisons inhérentes à l’usage de nos mains pour jouer, tourner les pages est un sujet d’inquiétude chez le musicien. Autant, devant un Proust, on se fiche de là où la tourne tombe dans la phrase, autant chez nous, c’est un vrai problème, parce que pendant le temps qu’on tourne, ben on ne joue pas. Donc on ré assemble nos partitions pour que les tournes arrivent aux meilleurs endroits. Désolés pour ça, mais on imprime nécessairement en recto simple, pour pouvoir faire nos découpages d’écolier, et coller à la UHU, soigneusement, en tirant la langue, tout-bien-comme-il-faut-sans-dépasser-sans-faire-de-corne. Je me suis limité au scotch, la dernière fois que j’ai pris des ciseaux, j’ai collé une ligne à l’envers, je ne tiens pas plus que cela à renouveler ma bêtise. Mon smoking est prêt, le biniou est nettoyé astiqué rangé, c’est parti pour le dernier dodo avant le grand jour.
L’arrivée des musiciens n’est généralement pas romantique. On débarque tous au compte-goutte, souvent les portes de la salle ne sont pas ouvertes, il faut entrer par une entrée détournée. Les personnes que l’on rencontre sont les petites mains, peu au fait des activités spectaculaires. Néanmoins, ce sont toujours les gardiens et femmes de ménage qui savent nous guider. On est perdus, il est tôt, on se place où ?, qui est le chef ? Il manque la moitié de l’orchestre, on ne sera au complet que le soir de toute façon. Les instruments réputés physiques ne font jamais toutes les répétitions. On se croirait sur un chantier à l’embauche. Je ne connais personne, beaucoup ont l’air de se connaître. Je m’en étonne, « mais oui évidemment on travaille souvent ensemble -Pardon, mais vous êtes des professionnels ? -Nous oui, mais je ne sais pas pour ces gens-là. » Ces gens-là s’avéreront être des étudiants du Conservatoire. Je précise : des étudiants du Conservatoire, pas du conservatoire standard, du Conservatoire avec une majuscule, l’unique, le national. Certains viennent même de celui de Londres. Autrement dit, si ce ne sont pas des pros, ils n’en sont pas loin. Je crois que j’ai changé de couleur à ce moment-là. J’ai compté 4 amateurs seulement dans un orchestre de 35 personnes.
« Tu m’excuseras, je déchiffre. – Moi j’ai passé 10 heures dessus et je le joue comme toi, c’est pour me dégoûter que tu me dis ça ? » C’était une boutade innocente entre collègues de pupitre, le coup de boule fraternel de la téci derrière une partition. Je trouve ma fierté quand même : les doigtés que j’avais inventés, mon professionnel de voisin les a quasiment tous adoptés. Il a dédaigné mes 2nde positions subtiles pour se cantonner à de classiques 1ère et 3ème, bien plus confortables en cas de déchiffrage. Les violoneux me comprendront : c’est quelque chose de voir que, tout seul dans son appartement, le soir, à la sourdine pour ne pas réveiller les enfants, on peut retomber sur les mêmes analyses que les vrais de vrais.
Pendant toute une journée, l’ordre du monde est changé pour moi : j’ai le Père sur l’estrade, étendant ses bras miséricordieux sur le monde musical à ses pieds, le Fils à sa gauche parce qu’il ne sait pas très bien latéraliser, et le Saint-Esprit sous les yeux, plein de notes d’ordinaire familières, mais aujourd’hui franchement hostiles (c’est ma partition). De temps en temps, on erre entre deux répétitions, la tête pleine d’airs, comme des phalènes autour d’un phare. Nous enchaînerons, si ma mémoire est bonne, 4 répétitions dans la journée, plus le concert. Les cordes sont le groupe qui répète le plus : c’est la colonne vertébrale d’un orchestre, on double les voix, contre-chante, rythme et j’en passe parce que je n’ai pas tant de vocabulaire que cela. On fait une répétition par groupe (chanteurs solistes, vents et chœurs), plus la nôtre en tout premier et éventuellement une générale. Les organisateurs sont des crèmes, ils sont présents, souriants et nous passent nos absences et nos trous de bon sens. Personnellement, je le perds facilement, mon bon sens, dans ces circonstances. Je me mélange les horaires et les lieux : l’essentiel pour moi, c’est d’être à mon pupitre quand on répète. « Excusez-moi, j’ai oublié ce qu’on a répété 15 fois. Non, je n’ai d’ordinaire aucune déficience mentale. Pour le repas, on a rendez-vous où et à quelle heure ? »
Je ne sais pas comment ils s’y sont pris, d’ailleurs, pour les repas, mais je n’ai jamais vu un service aussi rapide. En 1/2 heure, tout l’orchestre avait déjeuné. Entrée-plat-dessert-café-on-nous-a-dit-que-vous-êtes-pressés, et pourtant nous n’étions pas les seuls au foyer de la Madeleine. Et tout le monde a été d’une rare amabilité avec nous.
La musique n’a pas de frontière, dit-on. Je m’en vais vous l’illustrer. Au solfège, on apprend tous les termes musicaux en français, allemand et italien. Je n’ai, de mémoire, jamais rencontré que de l’italien, sur toutes les partitions. On ne joue pas fort, on joue forte. Le chef s’exprime en anglais, ça nous donne donc de l’itanglais. Mais il veut nous faire plaisir, donc il donne toutes ses indications de mesure en français. On parle donc italo-franglais. Mais de temps en temps sa langue maternelle lui échappe, il nous parle donc un superbe germanitalofranglais, sabir improbable hautement jouissif dans sa débrouillardise.
Il y a dans les concerts un moment à part, dans un lieu à part. C’est l’attente. La générale est terminée, le public va arriver, nous avons dîné. Nous sommes serrés dans la sacristie. Nous sommes les colombes du magicien pas encore apparues. Nous attendons notre entrée. Nous nous rhabillons, nous nous coiffons, les dames se maquillent dans des conditions de fortune. Je suggère à l’une de jouer la décadence romaine et d’utiliser l’autel, actuellement dans la coulisse, pour se maquiller : le pied en est un miroir. Le premier violon solo annote sa partition : c’est de lui que dépendent beaucoup d’attaques de l’orchestre. On ne connaît pas bien le chef, on a parfois du mal à interpréter ses départs. On passe donc au premier des premiers les parties de basse pour qu’il vérifie un point de détail. Cet homme est impressionnant : il n’aura lâché sa partition que pendant les deux demie-heures de repas. J’essaie de travailler la mienne, peine perdue. Je ne parviens qu’à me remémorer le rythme et l’armure du premier morceau, car c’est l’attente. Et l’attente, c’est la montée du trac. J’ai des palpitations. Je sens mon cœur battre dans mon ventre, j’ai une artère qui bat la mesure contre les intestins. Mes mains tremblent : « C’est con, on ne vibre pas sur du baroque, je parkinsonne pour rien, là ». Le premier hautbois, amateur comme moi, a perdu tout son bagout. Je suis heureux d’être dans cette aventure, mais les airs se mélangent dans ma tête, est-ce que cette montée est vraiment dans le Rejoyce ? N’ai-je pas une corde à changer ? Mon chevalet n’a pas l’air droit, est-ce que j’essaie de le redresser ? Non, je risque de le casser, ou de me désaccorder. Les basses sont traditionnellement en charge de l’humour grivois dans l’orchestre. Le violoncelliste n’y manque pas. On rit. On n’est pas très intelligents pendant l’attente. Au loin, on entend les solistes vocaux qui chauffent leur voix dans une autre pièce. Le spectacle a commencé, on devine des bribes des discours liminaires. On se regroupe, on se classe : les violons en premier, les contrebasses ferment la marche. On ressort les mêmes traits d’esprit éculés qu’on sort à chaque concert : « L’essentiel, les gars, c’est de jouer les notes. – J’y compte bien, et comme je vous aime bien, je vais même vous en mettre en rab' ». J’aime bien, c’est important pour moi. Je crois savoir que tous les artistes, les sportifs, tous ceux qui font des « performances » ont leur mantra. Donc si vous jouez avec moi, à cet instant précis où la porte des coulisses est franchie, vous aurez nécessairement droit à : « Chacun pour soi, le chef pour tous et rendez-vous au point d’orgue. »
On entre. On passe de l’ombre à la lumière. Les visages se tournent vers nous. J’ai peur, il y a le prestissimo qui va me filer entre les doigts. Je ne rends pas les regards, désolé. Je fonce. Mon voisin est déjà à notre pupitre, je le sens soucieux aussi. Il avait peur, je pense, que j’aie oublié la partition. On n’est pas cartésien, on n’est pas raisonnable, au milieu de 900 personnes dont la soirée dépend de vos doigts. C’est peut-être prétentieux comme pensée, mais je vous garantis que 900 paires d’yeux vous invitent facilement à reconsidérer votre place dans l’échelle de l’univers, et que cette place n’est pas bien haut, un peu comme quand l’instituteur vient vous voir à votre table et vous dit, avec calme et profondeur : « Je ne suis pas content ». Et bien, je n’ai pas envie que l’instituteur ne soit pas content, ça me fait très peur.
Je vérifie la première note, le tempo, je retrouve la marque du premier passage délicat : c’est beaucoup trop tôt à mon goût. Le chef bat le premier temps. L’archet part. On est au pinacle de ce marathon musical, deux semaines de travail, une journée entière de répétition, pour 2 heures de spectacle. L’acoustique a changé, la Madeleine résonne beaucoup moins que ce matin. En conséquence, on presse. Le trac nous accélère aussi. Le chef le savait, je lis sur son visage que nous avons maintenant le tempo qu’il voulait.
Les traits s’enchaînent. La musique vit, nous sommes un groupe, un corps entier, avec chaque organe à sa place, à son rôle, liés par le génie de Haendel, les pupitres respirent au rythme des levées. Parfois mes doigts flanchent. Une fois, je me suis perdu. D’autres fois, c’est un moment de grâce. Mais toujours je ressens cette immense joie de vivre un moment rare.
On ne prend vraiment la mesure de la qualité d’un chef que dans la tourmente. J’ai eu l’honneur de jouer avec M. Gregory Rose à la direction de Venite Cantemus. Il faut d’abord savoir que les chœurs de basses chantent dans le sens de la largeur de l’église, et les aigus sont placés dans le sens de la longueur. Autrement dit, les 4 voix ne font pas face au même écho. Et il faut aussi savoir que quand nous, humains, entendons de l’écho quand nous jouons ou chantons, instinctivement, on ralentit en fonction de l’écho. Donc, les hommes ont tendance à accélérer et les femmes à ralentir. C’est tout à fait normal. Et au milieu de tout cela, le chef, sur l’îlot de son piédestal, dans l’œil du cyclone choral, imperturbable, capitaine au long cours d’un frêle esquif, fait corps avec les 4 vents cardinaux. Il est allé les chercher, tous ensemble, pour les remettre sur la même mesure, pour que ces vents désordonnés viennent gonfler ses voiles. C’était impressionnant. Voilà comment on arrive à faire chanter 500 personnes qui n’ont fait qu’une répétition générale ensemble, sur une pièce de deux heures.
Le moment exact où 500 choristes se lèvent comme un seul homme ressemble étrangement à cette scène de Retour vers le futur, quand Marty allume l’ampli (https://www.youtube.com/watch?v=R5paXeKX-W8). Le bruit de 500 pantalons et robes qui se déplient fait écho au « klong » du bouton Power : on sait qu’on a de la puissance sous le pied, et qu’on va se la prendre pleins tubes.
Quand les trompettes se veulent de Jéricho, quand le percussionniste voit « fff » sur sa partition, quand l’église veut jouer un canon et que 500 choristes sont bien déterminés à montrer qu’ils ne sont pas là pour enfiler des perles, ça décoiffe, ça vous prend aux tripes pour vous déposer deux-trois états émotionnels plus loin. Tu regardes ton p’tit biniou de musique de chambre, tu jettes un œil au chef, aux copains, au plafond vertigineux, et tu dis à tes 4 cordes : « Les filles, c’est pas le moment de se défiler, on vibre de toute son âme : lâchez les watts ! » Tu as l’impression qu’on ne t’entend pas et qu’on ne t’entendra jamais, chaque « Hallelujah » te traverse de part en part, et tu fais partie de ça, avec ton petit archet de 3 crins sur ton petit machin de 59 cm de long, tu voyages assis, chaque ton te monte un peu plus haut, tout là-haut, vers ce plafond si loin, avec l’église qui te renvoie tout 3 fois. Les basses derrière toi forment le courant marin profond, les voix du dessus les vagues, et comme en mer, les petites vagues se combinent, se rejoignent et s’agglomèrent pour produire cette immense lame de son qui parcourt la nef de part en part, d’un sens et de l’autre sans jamais s’arrêter. Ça se termine trop tôt, on pourrait Hallelujer comme ça des heures mais en vrai, physiquement, on ne peut plus, on se tait, on se regarde tous, et on entend, longtemps après, les échos rebondir, et rebondir encore, jusqu’à ce qu’épuisés eux aussi, le silence se fasse.
C’est long, le Messie. C’est encore plus long après une journée d’intenses répétitions. Je fatigue, j’ai l’archet moins nerveux. Heureusement, c’est le dernier air. À peine commencé, ma mémoire musculaire me rappelle que c’est le solo de notre pupitre : pas de basse, pas de voix, rien, nada, peau d’balle, seuls pour lancer le dernier baroud. On est la première salve du bouquet final, ça serait dommage qu’on finisse en pétard mouillé. Fieffé Haendel. Sur un Oratorio entier, il a fallu qu’il nous colle notre seul solo au début du final, genre « mec, si tu rates celui-là, on partira sur une dernière mauvaise impression ». Je t’aurai, enflure. Mort ou vif, je t’aurai.
Le chef a battu le dernier temps. On espère avoir de la gueule, figés dans notre dernière action. T’as pas intérêt à t’être loupé sur ton dernier coup d’archet, ça se verra sur la photo. On voulait très très fort finir en apothéose, moi je rêve toujours du dernier final, la dernière note qui restera encore longtemps dans les cœurs des auditeurs. Parce que, m’sieur Haendel, c’est ach’tement chouette, le Messie. Alors, malgré la tambouille du violoneux, le cambouis de nos tuyauteries, les cordes qui cassent, le piston qui se bloque, on voudrait que ça finisse comme à Hollywood, dans les paillettes, les frous-frous et les projecteurs. Et puis le public applaudit. Le Messie, je l’ai appris en le travaillant, ça ne s’applaudit pas à tout bout de champ. Ça s’applaudit après le final, parce qu’entre deux parties du Messie, la pause fait partie du Messie. Et quand les solistes viennent saluer, c’est le moment où moi, j’ai fini. J’ai versé ma larme. J’ai donné tout ce que j’avais, je suis lessivé, rincé, essoré. J’ai été 1/540ème audible du concert, avec 4 fils de fer tendus sur un manche à balai (message personnel – oui, les trompettes, on peut être au premier et avoir le sens de la dérision, tant pis pour le cliché) : une goutte dans le Messie, mais pour moi une expérience musicale marquée à jamais dans tout mon être. Merci à tous, amateur, professionnel, organisateur, technicien, bâtisseur d’église, compositeur de génie, d’avoir fait ce concert-là. Et personnellement, à tous ceux-là, merci de m’avoir emporté avec vous. La vie reprend après cette parenthèse, mais j’ai laissé sous les voûtes célestes de la Madeleine, un tout petit bout de mon cœur qui fait grincer ses cordes avec des yeux d’enfant.
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Protégé : Des gens pour lesquels je ne voterai pas.
Ken Follett est un peu follet.
Ken Follett est, je cite Wikipédia, « est un écrivain gallois spécialisé dans les romans […] historiques ». C’est la première ligne de l’article.
Deux paragraphes plus loin : « Plusieurs caractéristiques expliquent l’efficacité des romans historiques de Ken Follett : La qualité de la documentation historique réunie pour chaque roman. L’auteur remercie d’ailleurs les documentalistes qui ont collationné ces documents. » Sauf si quelque intelligence émergente se manifeste, vous pouvez trouver cette description sur Wikipédia.
Prenons le roman historique « La Marque de Windfield », de Ken Follett, écrit en 1993 et publié en France en 1994 par les éditions Laffont. Je vous livre ici la fin du deuxième paragraphe de la première page :
« De l’autre côté de la table, son compagnon de chambre, Edward Pilaster, leva le nez d’un livre d’exercices latins. Il recopiait la traduction faite par Micky d’une page de Plutarque. Il braqua sur la page un doigt taché d’encre en disant : « Je n’arrive pas à lire ce mot-là. »
Micky regarda. » Décapité, dit-il. Ça se dit pareil en latin : decapitare. » Micky trouvait le latin facile [..] » et je vous épargne la suite.
C’est bien, de faire référence à Plutarque dès la première page de son roman. La pensée de ce brillant historien éclaire de son génie la prose de l’auteur qui l’invoque, chose qui ne peut échapper à M. Follett, licencié de philosophie.
C’est mal, de faire faire des syncopes à mon épouse. Je m’explique, le temps de préparer le défibrillateur :
On parle ici d’exercices latins. On traduit une page de Plutarque, qui contient le mot latin decapitare. Il est aussi probable qu’une page de Plutarque contienne le mot decapitare que de trouver « Ken Follett » dans une page de Cicéron. Car ce qui fait sortir les allumettes à ma douce épouse (pour brûler le livre), c’est que M. Follett, auteur à succès de romans historiques, licencié en philosophie, ignore que Plutarque écrivit en son temps et en grec. En grec. Pas en latin, ni en austro-maltèque. En grec. Plutarque est un auteur grec, citoyen romain certes mais d’expression grecque, utilisant l’alphabet grec et non latin. Ce qui me consterne, c’est que ni M. Follett, ni ses relecteurs, ni son traducteur, ni ses éditeurs n’ont relevé cette grossière erreur présente dans la première page. Aujourd’hui, en 1993 et même en 1866, date des faits, il est aussi con de faire des exercices de latin sur du Plutarque que de travailler l’anglais avec Goethe.
De l’élégance de la non-expérience
Je continue sur mes boules… sur mes masses tombantes, suite au déchaînement des foules sur le sujet (mes foules ne sont pas nombreuses). Et donc, faire tomber des boules de pétanque un peu partout est certainement très enrichissant pour le joueur de pétanque et assez mauvais pour les carrelages, mais c’est surtout totalement inutile.
Oui, mes bien chers frères, il ne sert strictement à rien de mobiliser la plus grande chambre à vide du monde pour expérimenter l’indépendance de la chute libre quant à la masse. Il est admirable que Galilée n’ait joué avec ses boules que pour le plaisir de jouer avec ses boules (et peut-être, d’espérer fendre quelques crânes de passants).
Car la physique n’est pas nécessairement une science expérimentale. En fait, on préfère ne pas expérimenter : ça coûte moins cher et les résultats sont plus forts s’ils sont démontrés. Aussi vous donné-je ce jour la démonstration sans expérience qu’une balle de tennis tombe à la même vitesse qu’une boule de pétanque. Bande de vernis.
Appelons une masse pesante A et une autre Béatrice. C’est une simple convention, je veux dire on s’en fout, on peut prendre n’importe quel nom, vous avez déjà fait des problèmes à l’école tout de même ? On prend masse (A) < masse (Béatrice). Typiquement, A = belle de tennis, Béatrice = lourde de pétanque. A peu près. Bien. Si la chute dépend de la masse, Béatrice devrait arriver avant A si A et Béatrice sont lâchées de la même hauteur au même instant. En conséquence, appelons Couple le système composé de A et Béatrice attachées ensemble. Nous avons alors masse (Couple) > masse (Béatrice) > masse (A). Couple arrive au sol avant Béatrice. Or, dans ce système, A tombe moins vite que Béatrice. A devrait donc ralentir Béatrice, et Couple devrait arriver au sol après Béatrice. Deux conclusions contradictoires à partir de la même hypothèse, cette hypothèse est donc fausse : la masse n’a rien à voir là-dedans.
Merci, vous pouvez disposer.
De graves ingénieurs
Suite au visionnage par un ingénieur de ceci : https://www.youtube.com/watch?v=E43-CfukEgs (pour ceux de mes lecteurs qui ne regardent pas de vidéo, il s’agit de la chambre à vide de la NASA utilisée pour observer le fait que dans le vide, tout tombe à la même vitesse), je vous propose une expérience enrichissante. Pour cette expérience, vous aurez besoin d’un bachelier de série S exerçant un métier technique, ayant moins de 30 ans. Un ingénieur, par exemple sans arrière-pensée, c’est très bien. Moi c’est ce que j’avais sous la main. Et moins de 30 ans, parce qu’au dessus, vous pouvez tomber sur moi, et je ne suis pas un bon sujet pour cette expérience.
Bien. Dites à votre bachelier ceci : « Imaginons tous deux une balle de tennis et une boule de pétanque, que nous tenons dans nos mains. Pour les non sportifs, une balle de tennis a, à la louche, le même diamètre qu’une boule de pétanque. Lâchons-les tous deux d’une hauteur d’homme. Qu’observons-nous ? »
Jouissez de la réponse. Notez la fourberie de la question ouverte. D’après mon expérience à moi réitérée plusieurs fois, vous allez pouvoir être effaré à peu de frais. Si le sujet s’embrouille un peu avec des « Ça tombe, euh… tout droit », profitez de son inquiétude et enfoncez le clou : « Quel objet tombe le plus vite ? ». Je rappelle qu’on s’adresse à des gens qui ont eu le baccalauréat scientifique et dont l’activité est technique. Moi, sur deux ingénieurs de moins de 30 ans, j’en ai eu deux qui se sont plantés.
La réponse est que les deux tombent à la même vitesse, au pouième de la résistance de l’air près. Et ne tolérez pas des « C’est peu, mais ça se voit » : la preuve en images ici https://www.youtube.com/watch?v=h9M93bchvZs Pour voir l’effet de la résistance de l’air, il faut 18 mètres de haut et des bouteilles de bière, si si, je vous laisse chercher.
Et donc, je suis interloqué de voir des spécialistes de la technique, des savants à usage industriel, des collègues même, deviser gaiement sur l’atterrissage de Philae sur une comète, s’écharper sur les vertus du calcul en virgule fixe sur GPU en multi-threadé et ne pas comprendre comment fonctionne l’application d’une force. C’est quand même du programme de seconde ou de troisième, c’est-à-dire de la filière générale. Filière générale que toi, oui, toi qui lis ce billet, là, tu as suivie : tu l’as vu au lycée ! Et tu ne savais pas non plus. Et ça se permet de se moquer des ingénieurs, c’est lamentable.
La semaine prochaine, nous verrons pourquoi, contrairement à ce qu’un ingénieur m’a affirmé après s’être rattrapé à la question précédente, on ne lévite pas dans le vide.
Littérature
Mesdames, messieurs, postérité,
Je voudrais profiter de cette tribune pour immortaliser l’œuvre d’un poète qui, quoi que débutant, laisse entrevoir une qualité desprogienne que bien des Prévert lui envieraient. Voici donc la première œuvre littéraire de mon fils, composée ce 7 décembre 2014 dans les vapeurs enivrantes d’un bain très très tiède :
La capucine, couplet dit « du bain »
Révérence
Dansons la capucine,
Y’a plein de l’eau chez nous.
C’est sec chez la voisine.
On fait des ploufs chez nous.
Révérence
N. S.
65 € l’internet ?
La nouvelle du jour est que le prix « juste » de l’internet est de 65 € par an. J’en tomberai si je n’étais déjà assis. Le n’importe quoi de ce chiffre est tellement immense que je me demande par quel bout le prendre.
Prenons-le de front, et même de front national et demandons-lui son origine. Il a été calculé en prenant les dépenses des annonceurs sur une année, divisées par le nombre d’internautes. Cela en fait-il un français de souche ? Là n’est pas la question. La question est : en quoi cela fait-il un « prix juste » de l’internet ?
La réponse est, je vous le donne en mille : en rien. Le seul enseignement de cette division à peine euclidienne est que nous, internautes, payons chacun de notre poche de l’ordre de 65 € annuellement pour être contraints à utiliser des bloqueurs de pub. Les ressources publicitaires ne viennent pas du néant, elles ne sont pas générées à partir du vide intersidéral comme une ligne de crédit à la BCE. Elles viennent des clients finaux, de vous et moi, qui paient pour des choses qu’on achète. Une partie de ce prix sert à faire de la réclame en général et de la réclame sur l’internet en particulier. On paie donc pour avoir de la réclame sur le ouèbe.
Je suis soufflé par l’absence vertigineuse de sens critique de tous ces médias qui reprennent cette information. Tous reprennent le mantra « c’est la publicité qui fait un internet gratuit. » sans se poser la moindre question sur la pertinence de cette proposition. Personne ne se souvient avoir fait un tour sur Wikipédia, pourtant le cinquième site le plus consulté et sans réclame. Cher visiteur qui venez vous perdre ici, j’espère que vous vîtes que notre relation n’est aucunement vénale. Les universités dispensent leur savoir sans pub. Quantité de sites ne sont pas affiliés à la publicité au grand dam de Google. J’espère que votre banque en ligne ne vous inonde pas de pub, les services gouvernementaux non plus. Et pourtant, ce sont des choses importantes, bien plus importantes que les critiques des derniers épisodes de Mon Petit Poney. Sans publicité, peut-être que le débat sur la couleur de la crinière d’un bisounours disparaît, peut-être. Mais ni Wikipédia ni impots.gouv.fr ne seraient impactés.
Et surtout, surtout : l’internet n’est pas le web. L’internet n’est que l’interconnexion de réseaux. Le peer-to-peer n’a pas de pub en soi, le transfert de fichiers non plus. Le mél utilise l’internet, il est essentiellement compris dans le prix de l’abonnement.
J’aime aussi la lecture des résultats du sondage. Un pignouf sur trois serait prêt à payer pour ne pas avoir de réclame sur le ouèbe. Et on trouve que c’est « encourageant ». Moi, je trouve que c’est désolant. Le prix de l’internet n’a même aucun sens. C’est l’interconnexion des réseaux, c’est ça l’Internet. Est-ce que vous seriez prêts à payer pour que votre lampe de bureau reste branchée sur le courant ? Est-ce que ça a seulement un sens ? Et le ouèbe lui-même n’est qu’une convention, un protocole.
Je suis consterné.
Petite liste d’articles infâmants pour l’intelligence :
http://pro.clubic.com/webmarketing/publicite-en-ligne/actualite-742981-pub-opinionway-mozoo.html
http://www.20minutes.fr/economie/1493963-20141203-publicite-internet-50-francais-prets-payer-debarrasser
http://www.leparisien.fr/high-tech/les-francais-refusent-de-financer-un-internet-sans-publicite-03-12-2014-4346671.php
Le tigre en liberté n’est pas un tigre.
C’est un félin. Lequel, mystère.
« C’est un cougar, Madame le président.
– On féminise à l’assemblée nationale, c’est madame la présidente.
-Très bien. C’est une cougar, Madame la présidente. »
J’aime être pris pour une buse.
L’avantage des jours de congé, c’est qu’on peut dépiler la liste des choses à faire un jour ouvrable. L’inconvénient, c’est qu’on va passer sa journée à être pris pour un con. Deux sujets pour le prix d’un.
J’ai un problème chevelu. Le problème chevelu, c’est moi. Je coupe les cheveux de la famille, mais la famille ne me coupe pas les cheveux pour diverses raisons, la non moindre étant que je refuse de laisser l’usage de ciseaux à un individu incapable d’atteindre ma tête sans l’aide d’un escabeau. Bref, je dois recourir à un professionnel. Et il faut en trouver un, chose qui peut nécessiter un vrillage de neurones pour peu qu’on veuille le même service que celui qu’on fournit. Quand j’étais marmot, aller chez le coiffeur signifiait demander au premier pignouf avec une paire de ciseaux sur sa devanture s’il avait de la place, puis de faire la queue, ne pas trop bouger pendant 1/4 d’heure et se délester de 30 francs. Oui, je ne suis plus tout jeune. 30 francs, c’est 5 euros à la louche. Avec l’arrivée des Jacques Dessange et autres hurluberlus capillotractés, c’est 25 euros pour y passer 1/2 heure. Je fais mon savon depuis plusieurs années et refuse qu’on applique sur ma personne des bisphénols et autres perturbateurs endocriniens. Je vais donc chez le coiffeur les cheveux frais lavés par mes soins. Lequel coiffeur ne veut plus me les couper sans me les shampooiner avant. Il veut me facturer sa prestation plus cher sous prétexte qu’il fournit un service dont je ne veux pas et qui risque de m’intoxiquer, et surtout, c’est le shampooing ou pas de coupe. J’ai trouvé dans mon agglomération quelques coiffeurs à la mode Barbès, où l’on peut facilement se faire raccourcir pour 10 € et 10 minutes, tripotage de cuir chevelu exclu. M’y rendant ce matin à l’ouverture, je le trouve occupé. Je fais donc la queue pensant être le prochain client. Le premier quidam parti, une dame s’installe. Je n’avais pas compris qu’elle faisait la queue, c’est ma faute. Le coiffeur l’avait visiblement invitée à patienter assise. Bon, mon hernie n’aura pas la chance d’une telle proposition. Voyant le peu d’affluence, je pars chercher un paquet de couches et regagne la file. Une dame, arrivée entre-temps, interroge le coiffeur sur les modalités de l’abonnement. Oui, c’est curieux, hein, c’est un coiffeur à abonnement. Je patiente derrière elle. La dame part. Des gens viennent, me demandent si je fais la queue pour le coiffeur. Je leur répond par la positive, le premier client se met derrière moi et les autres, jugeant l’attente trop longue, s’en vont. 10 minutes plus tard, le coiffeur, dernier à remarquer ma présence, me demande ce que je souhaite. Je réponds. Le professionnel me signale alors qu’il a un autre client à servir, parti faire un tour pendant l’attente, et m’indique être disponible à 11 h – 11 h 05. Je suis arrivé à 10 h. Mon arthrose ne se fait toujours pas proposer les sièges vacants. La tentation de soulager mon dos par quelques pas me fait partir, puis revenir aussitôt pour apporter cette précision : « je repasserai ». A 11 h, à mon retour, la queue est importante. Je me poste devant le prestataire, qui termine son ouvrage et prend le premier de la file d’attente. A mon étonnement de n’être pas traité à la même enseigne que le client partant, il m’est répondu que je n’ai pas précisé que je souhaitais me faire couper les cheveux à ce moment-là. Je suis parti.
Rentré chez moi, j’appelle mon créancier. J’ai deux prêts chez lui. Un dont je reçois annuellement un court récapitulatif, un autre dont je n’ai pas de nouvelle depuis la souscription. Ayant besoin de documents quant au second, je les appelle.
« Bonjour, je suis Christophe-Oreste de Neuville. J’ai un prêt chez vous, et je ne reçois pas les courriers relatifs à icelui.
– Numéro de contrat ?
– 01 234 567 98.
– Pour confirmer votre identité, donnez-moi votre date de naissance et votre adresse actuelle. (je met en gras parce que ça va être très beau.)
– Dernière pluie, 57, impasse des désenchantements 145790 Malthus ville.
-Merci M. de Neuville. Que puis-je pour vous ?
– Je ne reçois pas vos courriers pour ce prêt. J’ai un autre prêt chez vous, je reçois bien les courriers, mais celui-ci, non. Et là j’en aurais besoin.
– Je vous les renvoie.
– C’est-à-dire que j’ai déjà appelé il y a deux semaines, vous les avez renvoyés et je ne les ai pas reçus. Sans vouloir paraître fat, je pense que les envoyer 50 fois ne me les fera pas recevoir une seule. Je n’ai jamais reçu le moindre courrier quant à ce prêt.
-[Je coupe le rappel de l’historique des opérations], et donc vous voulez le tableau d’amortissement ?
– Oui, non, enfin je veux surtout recevoir vos courriers.
– Restez en ligne.
[5 minutes]
Autre voix : – M. de Neuville ?
– Oui ?
– Alors ?
– Alors quoi ? Attendez, est-ce que votre collègue vous a expliqué ?
– Non. (je vous jure, je ne l’invente pas)
– Bla bla bla, courriers pas reçus.
– Ah mais c’est normal, on envoie un courrier uniquement au 5ème anniversaire.
– ??? Mais, sur l’autre prêt j’en reçois annuellement ?
– Ce n’est pas le même prêt, taux variable, taux fixe.
– Monsieur, ce sont les mêmes prêts, signés le même jour, aux mêmes conditions exactement.
– Non.
– Je… J’ai les contrats dans les mains.
– Vous n’avez pas reçu de courrier annuellement sur aucun prêt.
– Ils sont sous mes yeux.
– Je vous renvoie l’historique des courriers qui vous manquent.
– Merci, mais je n’ai pas reçu tous ceux que vous m’avez envoyé, peut-être qu’ils n’arriveront pas non plus, ceux-là ?
– Votre adresse est bien 84, boulevard des illusions perdues 00000 Surpeuplement ?
– Je… Vous vous rendez compte que vous avez vérifié mon identité avec une autre adresse ? Que l’autre prêt a une autre adresse ? Non, ce n’est pas mon adresse, comme vous l’avez vous-même vérifié il y a 20 minutes, comme vous le vérifiez à chaque fois que je vous appelle ?
– Ah, vous avez déménagé depuis la signature ?
– Sauf votre honneur, il s’agit d’un emprunt immobilier au titre de la résidence principale, comme indiqué dans le nom commercial du contrat. Je l’ai donc signé avec mon ancienne adresse pour déménager dans la nouvelle, celle qui est l’objet de ce prêt. »
Bien, je vais maintenant plonger dans un océan de saucissons et de pâte à tartiner pour soigner mon amour-propre.
Nutrinet
Nutrinet, 37000 personnes interrogées, 5 ans d’études, un résultat marquant : les hommes préfèrent les chips et les femmes le Nutella. Voilà voilà.
Alors en France, n’est-ce pas, on est des bêtes de mathématiques fondamentales. Par contre, pour la statistique pratique, là on est mauvais.